Après Dolly, la brebis écossaise qui avait fait beaucoup de bruit en Europe en 1996, voici Miu, la vache chinoise. Loin d’être de la science-fiction, les travaux ont déjà commencé. L’usine de reproduction d’animaux devrait être opérationnelle en juin prochain. Dans un premier temps, 100 000 embryons seront fabriqués, mais l’objectif est beaucoup plus ambitieux. A terme, un million de vaches naîtront chaque année grâce au clonage dans les laboratoires de Tianjin, dans le nord-est du pays.
La société de biotechnologie Boyalife, qui mène ce projet, n’est pas à son coup d’essai: 550 chiens renifleurs clonés sont déjà affectés aux douanes pour détecter des drogues ou des explosifs. D’ailleurs,le partenaire sud-coréen des Chinois s’est fait un nom comme apprenti sorcier : il a été impliqué dans un scandale de clonage humain il y a une dizaine d’années.
« Où est la ligne rouge ? »
Si l’on en croit le président de Boyalife, les agriculteurs ont du mal à produire assez de veaux pour satisfaire l’appétit grandissant des consommateurs chinois. « La viande de bœuf clonée est la plus savoureuse que j’ai jamais mangée », assure Xu Xiaochun. Mais les clones ne sont pas tous destinés à l’abattage – l’usine peut aussi produire la copie conforme de votre chien domestique décédé pour un coût de 90 000 euros/pièce tout de même.
En Europe, le clonage reste interdit. En Chine, la nouvelle a fait le buzz sur les réseaux sociaux. « Des créatures clonées sont contre-nature », s’inquiète ainsi un certain Wax. Un autre internaute se demande : « Où est la ligne rouge ? Et pourquoi c’est toujours en Chine que tout est permis ? ». Jiefei est plus philosophe en disant que « toute la beauté de la cuisine est dans ses ingrédients naturellement différents. Quelle horreur de manger aujourd’hui exactement ce qu’on a mangé hier ! » Et Xiaowei lance cette idée: « Le bœuf cloné devrait être d’abord servi aux dirigeants du Parti communiste et à leurs familles. Moi, je vais y goûter dix ans plus tard ! »