Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Environ 10 % des électeurs birmans seront privés de scrutin. La commission électorale a annulé le vote cette semaine dans deux townships et cinquante villages de l’Etat Shan à l’est du pays, où des combats opposent régulièrement l’armée gouvernementale à des groupes rebelles. Il y a deux semaines, elle avait déjà invalidé le scrutin dans 400 autres villages à travers le pays pour la même raison.
La plupart des Birmans établis à l’étranger – ils sont deux millions - ne pourront pas voter non plus. Et cette année le pouvoir a retiré le droit de vote à la minorité rohingya. C’est la première fois depuis l’indépendance du pays en 1948 que cette minorité musulmane très persécutée ne pourra pas participer à une élection. Environ 800 000 Rohingyas vivent à l’ouest du pays.
Traditionnellement, les Birmans de l’étranger et les minorités ethniques ne soutiennent pas le gouvernement des anciens militaires. Ils votent davantage pour l’opposition pro-démocratique ou les partis ethniques. Une formation politique de l’ethnie Shan estime que l’annulation de l’élection dans de nombreuses circonscriptions permettra au parti au pouvoir de ne pas perdre là où il n’avait aucune chance de gagner.