Exécutions extra-judiciaires ; violences sexuelles, aussi bien sur les hommes que sur les femmes ; disparitions forcées de dizaines de milliers de personnes ; torture ; recrutement par la force d’enfants et d’adultes pour combattre. Le rapport des Nations unies renseigne aussi bien des crimes commis par les rebelles de l’Eelam Tamoul que par l’armée et les paramilitaires sri-lankais. L’armée aurait également bombardé à plusieurs reprises des hôpitaux situés dans des zones très peuplées, censées être épargnées par les tirs, pendant que les rebelles forçaient les civils à rester dans les zones de feu. Et le gouvernement aurait bloqué l’envoi de nourriture et de médicaments vers une des provinces du pays, ce qui constituerait - là aussi - un crime de guerre.
Mais le rapport se penche aussi sur les années de camouflage de ces crimes : les enquêtes avortées, les représailles envers les familles de victimes qui tentent d’obtenir justice.
Une justice que le nouveau gouvernement, malgré les signes de bonne volonté donnés, n’atteindra pas, selon les auteurs du document, s’il s’en tient à un processus uniquement national. Après des années de corruption et d’impunité, la justice sri-lankaise n'est pas prête. Le rapport recommande donc la mise en place d’une cour spéciale, hybride, qui intègre aussi du personnel international : juges, procureurs, avocats et enquêteurs.