Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
« Mon rêve de devenir Premier ministre s'évapore », a déclaré mardi matin Mahinda Rajapakse. L'ex-président et homme fort du Sri Lanka a reconnu avoir raté son come-back politique avant même l'annonce des résultats définitifs des législatives. L'UPFA (L'Alliance pour la liberté du peuple), la coalition menée par son parti, a remporté 95 sièges sur les 225 au Parlement, contre 106 pour celle menée par l'UNP (Parti national uni), le centre-droit.
Le leader nationaliste était tombé de haut en janvier dernier lorsqu'il avait été battu à l'élection présidentielle par un candidat surprise, son propre ministre de la Santé Maithripala Sirisena, qui avait mené une fronde contre lui. En 2009, M. Rajapakse était pourtant au sommet de sa gloire sur l'île, après avoir mis à genoux la guérilla indépendantiste tamoule. Mais sa gouvernance despotique, la répression systématique des dissidents politiques ainsi que la pratique d'un népotisme à outrance ont fini par user la patience du peuple sri-lankais.
En votant une nouvelle fois contre Mahinda Rajapaske, le pays a envoyé un message clair et laisse le champ libre à Maithripala Sirisena pour mettre en place les réformes constitutionnelles promises en janvier.