De notre correspondant dans la région, Sébastien Farcis
Dans ce nouveau contexte, Mangala Saramaweera, le ministre sri lankais des Affaires étrangères vient, lundi dernier, d'annoncer la mise en place prochaine de deux organes destinés à juger les responsables de crimes ainsi qu'à permettre la réconciliation des communautés. Une première commission pour « la justice et la réconciliation » s'inspirera du modèle sud-africain : d'un côté des procureurs, juges et avocats et de l'autre des dignitaires associatifs et religieux pour cheminer vers le pardon. L'autre organe, appelé Bureau des personnes disparues, travaillera avec la Croix-Rouge internationale pour retrouver la trace de proches, enlevés ou abattus.
Experts internationaux
Colombo est ouvert à l'assistance d'experts internationaux, sans préciser son étendue. Cet élément est pourtant essentiel, selon Ruki Fernando, conseiller du Centre de documentation des droits de l'Homme, basé à Colombo. « Beaucoup d'entre nous ont travaillé avec la commission des droits de l'Homme ou les commissions présidentielles d'enquête, et cela n'a mené nulle part. Donc, pour l'instant, nous ne pouvons pas faire confiance à ces organes nationaux. La communauté tamoule est également très sceptique », explique le conseiller.
« La présence de juges, d'avocats ou de procureurs internationaux ajouterait un degré de crédibilité et d'indépendance à ce processus. De plus, ces derniers ne cèderaient pas aussi facilement à la pression politique ou militaire », ajoute Ruki Fernando. La répression d'opposants a diminué, mais nombreux sont ceux qui restent emprisonnés, sans procès. De plus, des centaines d'hectares de terres de Tamouls demeurent toujours occupées par l'armée.