Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Cinquante-deux Ouïghours sont détenus dans des centres de l’immigration dans le sud de la Thaïlande. Ils faisaient partie d’un groupe de près de 350 Ouighours entrés illégalement sur le sol thaïlandais au début de l’année dernière.
Le mois dernier, Bangkok a déporté 109 d’entre eux, pour la plupart des hommes, vers la Chine. Parallèlement, la Thaïlande a permis à 180 autres, essentiellement des femmes et des enfants, d’aller, comme ils le souhaitaient, en Turquie. Cette séparation brutale et définitive des familles – les pères étant arrachés à leurs enfants, et les maris à leurs épouses – a provoqué de très vives réactions internationales et la colère de certains groupes en Turquie soutenant la cause ouïghoure. Le consulat thaïlandais à Istanbul a été mis à sac.
C’est à cause de ces éléments et du fait que les touristes chinois sont parmi les principales victimes de l’attentat de Bangkok, que la police s’oriente vers la piste ouïghoure. C’est selon la même logique que tous les touristes turcs venus en Thaïlande depuis le début du mois sont l’objet d’une enquête de la part des autorités thaïlandaises.