Immigration en Australie: le gouvernement rompt le silence

Plus de 600 demandeurs d'asile ont été renvoyés par l'Australie en l'espace d'un an et demi. Un bilan annoncé jeudi 6 août par le ministre chargé de l'Immigration. Pourtant, depuis décembre 2013, date du début l'opération « Frontières souveraines », le silence était de mise. Mais ce jeudi, changement de ton.

Alors qu'il s'y refusait depuis un mois, le ministre australien de l'Immigration Peter Dutton a d'abord reconnu le renvoi de 46 migrants vers le Vietnam, pays à partir duquel ils avaient tenté de rejoindre l'Australie. Ensuite, il a chiffré pour la première fois le bilan des renvois : plus de 600 en un an et demi. Le gouvernement de droite affirme qu'aucun bateau clandestin n'a pu atteindre les côtes australiennes. Pour Canberra, cela illustre le succès de sa stricte politique d'immigration. L'opposition de gauche, elle, dénonce l'insensibilité du pouvoir, qui renvoie des personnes en danger.

L'Australie a d'ailleurs été pointée du doigt par l'Indonésie. Ce pays voisin accueille de nombreux réfugiés. En juin, les autorités indonésiennes ont accusé l'Australie d'avoir payé des passeurs 5 000 dollars chacun pour qu'ils fassent demi-tour avec leur bateau chargé de migrants. L'embarcation avait été interceptée alors qu'elle appelait à l'aide. La mer, ce jour-là, était déchaînée. Ce qu'a fait l'Australie, « c'était les envoyer au suicide », considère le gouvernement indonésien. La police australienne, elle, reste très discrète, officiellement pour ne pas révéler d'informations qui aideraient de futurs candidats à l'exil.

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