Avec notre correspondante à Phnom Penh, Anne-Laure Porée
Le combat de la jeune animatrice de télévision SaSa contre la violence du riche homme d’affaires Sok Bun n’est plus un fait divers, c’est un sujet de société.
D’abord parce que SaSa est une femme courageuse. Au péril de sa vie, elle protège une amie contre les avances de Sok Bun. Elle est frappée au visage, traînée par terre et ruée de coups sur tout le corps, sous la menace d’une arme.
Quelques jours après avoir porté plainte, la victime poste sur internet la vidéo de l’agression enregistrée par une caméra de surveillance. Les images d’une brutalité inouïe se transmettent massivement via les réseaux sociaux. Elles choquent autant dans le pays qu’à l’étranger.
L’histoire de SaSa raconte celle de nombreuses Cambodgiennes qui n’ont ni son statut social ni sa popularité et qui subissent la violence en silence. Elle rappelle que cette violence reste un problème majeur au Cambodge.
Mais l’affaire prend aussi de l’ampleur parce que dans un pays où l’argent est réputé tout acheter, la société refuse l’impunité de la même manière que SaSa refuse les 37 000 puis 92 000 euros de compensation offerts par son assaillant. Elle réclame justice.
Même le Premier ministre Hun Sen a averti que l’argent ne réglerait pas le litige. C’est une première. Etre riche ne garantit plus d’échapper à la justice.