Avec notre correspondante à Phnom Penh, Anne-Laure Porée
Pour nombre de Cambodgiens, toucher à Angkor Wat, c’est toucher à leur identité et au symbole national qui figure sur leur drapeau depuis des générations. La fondation religieuse, qui a conçu ce gigantesque monument hindou, assure que ses architectes se sont aussi inspirés de deux autres temples en Inde. A priori, les proportions qui font l’harmonie d’Angkor Wat ne seront pas reproduites puisqu’il y aura davantage de tours, plus hautes, sur un espace réduit.
Mais pour certains Cambodgiens qui voient dans la presse locale la maquette du projet, c’est le même plan, les mêmes tours cruciformes. Et c’est déjà trop. D’autres pensent que la copie ne vaudra jamais l’original. Ils sont convaincus que le temple indien contribuera à la célébrité d’Angkor Wat et y attirera de nouveaux visiteurs.
Aujourd’hui, les autorités de Phnom Penh demandent à l’Inde d’intervenir sur ce projet privé. Elles appellent également l’Unesco à prendre position, considérant que les termes du classement d’Angkor Wat au patrimoine mondial de l’humanité sont violés. Pour l’Organisation des Nations unies c’est une première. Il semble qu’elles n’aient jamais eu à traiter une plainte pour copie de monument.