Alors que les éruptions volcaniques paralysent le pays, la situation semble se débloquer un peu. Mais à peine. Sur les six aéroports fermés en raison d'un regain d'activité du mont Raung, seul celui de Surabaya, sur l'île de Java, a rouvert vendredi 17 juillet. Quelques heures seulement.
« L'aéroport de Surabaya a rouvert ce matin à 9h, mais les premiers vols n'ont repris qu'aux alentours de 11h ou 12h. Plus de 25 000 personnes n'ont pas pu décoller jeudi et espèrent pouvoir partir aujourd'hui. Le problème c'est que l'aéroport de Surabaya est déjà relativement saturé en période normale, et il sera très difficile de rajouter des vols supplémentaires », explique Gerry Soejatman, consultant en aviation, contacté par RFI.
« Ça tombe vraiment au pire moment »
Les blocages et la saturation forcent les habitants à improviser, rapporte Gerry Soejatman. « Plus de 25 000 personnes sont donc dans l'obligation de trouver des solutions alternatives. Certains ont décidé de prendre le bus ou le train ou un autre moyen de locomotion. La voiture par exemple, mais le voyage de Jakarta à Surabaya prend entre 12 et 18h. Ce sont les vacances d'été en Europe, au Japon aussi et dans le nord de l'Asie, de nombreux touristes se rendent dans le centre de Java ou dans l'est de l'île, mais la majorité vont à Bali. Comme je vous l'ai déjà dit, ça tombe vraiment au pire moment »
Ces événements interviennent en période de forte fréquentation, des millions d'Indonésiens prenant la route des vacances en vue de célébrer la fin du ramadan dans le pays musulman le plus peuplé au monde.
« D'habitude pendant la fête de l'Aïd, c'est très calme, les gens vont rendre visite à leurs familles. Dans les aéroports en revanche la situation est loin d'être calme, en particulier aujourd'hui. Environ 10 000 personnes essayent depuis jeudi de quitter Surabaya, ajoutez à cela tous ceux qui comptaient partir aujourd'hui... ça fait beaucoup de monde », souligne Gerry Soejatman.
Eruptions imprévisibles
L'expert souligne que l'un des problèmes majeurs est aussi dû au fait que les mouvements des nuages de cendres sont imprévisibles. « La différence avec les éruptions précédentes c'est que ce volcan crache des cendres en permanence et en petite quantité. En plus le vent ne cesse de changer de direction, ça complique beaucoup la situation. Les aéroports sont fermés au moment où un très grand nombre de gens veulent se rendre à Surabaya. C'est difficile de prévoir quand le volcan va cesser de cracher des cendres, c'est impossible en réalité. On a déjà eu des expériences similaires dans le passé, mais le problème aujourd'hui c'est que cela arrive en pleine période de fête, c'est pour ça que cela crée des tensions. »
La semaine dernière, près de 900 vols avaient été annulés à l'aéroport de Bali en raison de l'éruption volcanique au mont Raung. C'est l'un des 129 volcans actifs en Indonésie, archipel situé sur la « ceinture de feu du Pacifique », un alignement de volcans qui bordent l'océan Pacifique en suivant un ensemble de limites de plaques tectoniques et de failles sismiques.