« Que s’est-il passé ? » A cette question pourtant simple, bien peu de réponses ont été fournies aux familles des 456 personnes qui se trouvaient dans L’Etoile de l’Orient, lundi, au moment de son naufrage. Près de 1 200 proches se sont d’ailleurs réunis, ce vendredi, sur les lieux du drame. La tristesse le disputait à la colère. « Tout ce qu'on nous donne, ce ne sont que des paroles soigneusement pesées, pleines de contre-vérités », s'énervait un vieil homme, qui s'était glissé dans une conférence de presse avant de devoir en sortir, escorté par des policiers, rapporte l’Agence France-Presse.
Sur les 456 personnes que transportait le bateau, on compte seulement 14 rescapés parmi les passagers qui étaient pour la plupart des retraités de plus de 60 ans. Aucun survivant ne devrait plus être retrouvé, ont indiqué les autorités. 46 passagers sont toujours portés disparus. Le bilan, non définitif, fait pour l’heure état de 396 morts et devrait donc s’alourdir.
Réunion extraordinnaire
Jeudi, le président Xi Jinping a dirigé une réunion extraordinaire du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC), lors de laquelle la plus haute instance dirigeante du pays a promis de « lever tous les doutes » sur le naufrage.
Mais cela n’a en rien apaisé la colère des familles, qui ont fait circuler une pétition sur l’application de messagerie WeChat demandant des excuses de la part des dirigeants du pays et une enquête en bonne et due forme.
Des circonstances troubles
Toutes les rancœurs se cristallisent sur le capitaine du navire, Zhang Shunwen, accusé d’avoir poursuivi sa route alors qu’un orage faisait rage. Un capitaine qui compte parmi les rares survivants de la catastrophe.
Celui-ci est toujours aux mains de la police et selon ses dires, ainsi que ceux de son chef-mécanicien, rescapé lui aussi, le bateau aurait chaviré en moins deux minutes, pris dans une tornade. D’autres navires, sur les lieux, avaient eux décidé d’arrêter les machines. Mais pour l’entreprise opérant le navire, celui-ci avait bien essayé « de faire demi-tour ».
L'Etoile de l'Orient avait été signalée il y a deux ans parmi les embarcations contrevenant aux règlements de sécurité, selon un document du bureau des affaires maritimes de Nankin, mais aucun détail n'était fourni sur l'état du navire.
(Avec AFP)