Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Les passeurs n'osent plus transiter par la Thaïlande, où la police a démantelé ces dernières semaines plusieurs filières de trafiquants. Elle a également découvert, dans la jungle du sud du pays, des camps de transit. Les migrants rohingyas y étaient détenus, en attendant que leurs proches restés en Birmanie paient une rançon afin de les faire passer en Malaisie.
La police a découvert dans ces forêts du sud de la Thaïlande des fosses communes avec des dizaines de corps, vraisemblablement des migrants dont les familles n'avaient pas pu payer la rançon exigée. Les passeurs se dirigeraient donc maintenant directement vers la Malaisie et l'Indonésie. Certains auraient abandonné leurs embarcations à l'approche des côtes, expliquant cet afflux massif de migrants depuis trois jours.
Personne ne souhaite accueillir ces réfugiés. Les autorités des pays d'Asie du Sud-Est les repoussent pour ne pas attirer de nouveaux candidats au départ. Lundi, les autorités indonésiennes ont renvoyé à la mer un bateau avec 400 migrants à bord. « Ce n'est pas notre affaire », a déclaré un représentant de la Marine.