Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Il veut faire tomber Kim Jong-un de son piédestal. Lee Min-bok, un Nord-Coréen exilé en Corée du Sud depuis plus de 20 ans, assure avoir déjà procédé à quatre envois en Corée du Nord de ballons qui contiennent des copies pirates, sous-titrées en coréen, du film « L’interview qui tue ».
Le transfuge espère que cette comédie hollywoodienne ouvrira les yeux de ses compatriotes nord-coréens et les encouragera à se révolter. Sa technique : des ballons gonflés à l’hélium portés par les vents au nord de la frontière. Ensuite, un minuteur permet de larguer les DVD. Il opère la nuit, sous surveillance policière.
Des envois qui font débat
Certains progressistes sud-coréens critiquent ces envois d’un film qui insulte la Corée du Nord et sa dynastie au pouvoir. Ils estiment qu’ils sont contre-productifs. Les habitants des zones frontalières, eux, s’inquiètent surtout des risques d’accrochage militaire : en octobre, l’armée nord-coréenne avait tiré sur des ballons d’hélium.
Le gouvernement sud-coréen tolère cependant ces envois qui selon lui relèvent de la liberté d’expression des réfugiés.