Le programme mis en place en 2011 visait à aider les riziculteurs en achetant les récoltes 50% plus cher que le prix du marché. En stockant le riz, le gouvernement pensait faire monter les cours. Mais la Thaïlande, premier exportateur à l’époque, a vite été rattrapée par ses concurrents. Résultat : des milliards de tonnes invendues et plus de 15 milliards d’euros de pertes en deux ans.
Un fiasco économique dénoncé par l’opposition comme une opération d’achat de voix dans les zones rurales, soutien traditionnel du parti Peu Thai de l'ex-Première ministre. Yingluck Shinawatra, qui risque 10 ans de prison, clame son innocence et dénonce une procédure bâclée. L’enquête de la commission anti-corruption, rappelle-t-elle, avait conclu à l’absence de preuves à son encontre.
Ce procès marquera sans doute une étape de plus vers l’exclusion durable de la famille Shinawatra de la vie politique, après l'exil il y a 7 ans de l'ancien Premier ministre Thaksin, condamné pour corruption. Si Yingluck est envoyée en prison, l'opposition au coup d'Etat pourrait se réveiller, estiment certains analystes. Mais jusqu'à présent, toute tentative de contestation est sévèrement réprimée par la loi martiale.