Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Tout le monde se renvoie la balle. La Chine accuse la Birmanie, la Birmanie accuse les rebelles. Pékin a reproché à l’armée birmane d’avoir tué quatre de ses ressortissants et blessé neuf autres personnes après qu’une bombe a explosé sur le territoire chinois à proximité de la région du Kokang, en conflit depuis février.
Pékin a convoqué l’ambassadeur birman en Chine et envoyé des appareils de reconnaissance pour surveiller son espace aérien. Les autorités birmanes, de leur côté, accusent les rebelles kokangs d’être à l’origine de ce tir meurtrier. Elles pointent également du doigt une prétendue implication chinoise dans ce conflit. Elles affirment que des officiers chinois à la retraite ont formé les rebelles kokangs, ce qu’ils démentent.
Ce jeu d’accusations mutuelles et de démentis en cascade révèle à quel point la Birmanie s’est éloignée de son allié traditionnel chinois ces quatre dernières années. En 2011, le pouvoir birman a dit non, pour la première fois, à son puissant voisin. Non à un gigantesque projet de barrage financé par une entreprise publique chinoise dans le nord du pays. La Birmanie souhaite diversifier ses relations, notamment avec les démocraties occidentales.