Une bombe birmane tombe en territoire chinois

Au nord de la Birmanie, un groupe ethnique rebelle et l’armée gouvernementale se battent depuis début février. 30 000 personnes ont fui en Chine et le conflit commence à déborder des frontières birmanes, affaiblissant l’alliance traditionnelle entre la Birmanie et la Chine. Une bombe est tombée vendredi 13 mars sur le territoire chinois, tuant quatre personnes.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre

Tout le monde se renvoie la balle. La Chine accuse la Birmanie, la Birmanie accuse les rebelles. Pékin a reproché à l’armée birmane d’avoir tué quatre de ses ressortissants et blessé neuf autres personnes après qu’une bombe a explosé sur le territoire chinois à proximité de la région du Kokang, en conflit depuis février.

Pékin a convoqué l’ambassadeur birman en Chine et envoyé des appareils de reconnaissance pour surveiller son espace aérien. Les autorités birmanes, de leur côté, accusent les rebelles kokangs d’être à l’origine de ce tir meurtrier. Elles pointent également du doigt une prétendue implication chinoise dans ce conflit. Elles affirment que des officiers chinois à la retraite ont formé les rebelles kokangs, ce qu’ils démentent.

Ce jeu d’accusations mutuelles et de démentis en cascade révèle à quel point la Birmanie s’est éloignée de son allié traditionnel chinois ces quatre dernières années. En 2011, le pouvoir birman a dit non, pour la première fois, à son puissant voisin. Non à un gigantesque projet de barrage financé par une entreprise publique chinoise dans le nord du pays. La Birmanie souhaite diversifier ses relations, notamment avec les démocraties occidentales.

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