Law Wan-Tun « n’a fait preuve d’aucune compassion », selon les mots de la juge. C’est le moins que l’on puisse dire… Un balai, un cintre et une règle. Autant d'outils dont elle se servait pour battre sa victime. Elle ne lui permettait de dormir que quatre heures par nuit et ne lui donnait que de maigres rations de riz et de pain.
Après huit mois de calvaire, quand la jeune Indonésienne a réussi à s’enfuir, elle n’arrivait plus à marcher, plus à parler, ses mains et ses jambes étaient couvertes de croûtes et de lacérations.
Pour sa défense, Law Wan-Tun a tenté de mettre en avant son statut de mère de famille et son action de bénévole. Elle écope quand même de six ans de prison sur les sept qu’elle encourait. Pas assez selon sa victime, qui a quand même remercié la juge Amanda Woodcock.
La juge a regretté que ces mauvais traitements ne soient pas rares à Hong Kong. Le territoire chinois compte quelques 300 000 employés de maisons, des Philippines et des Indonésiennes pour la plupart. La loi oblige les domestiques à vivre avec leur employeur, ce qui les rend vulnérable, a souligné Amanda Woodcock.
Elle a appelé les autorités hongkongaises et indonésiennes à enquêter sur les conditions de travail des domestiques étrangères et sur les agences de placement, qui leur imposent des frais très importants, généralement déduits de leurs salaires. Des frais qui les force à s’endetter et les empêche de changer d’employeur en cas de mauvais traitement.