Pour le gouvernement taïwanais, c'est une véritable claque. Sans hésiter, le Premier ministre a reconnu sa responsabilité dans la défaite de son parti. Et même le président Ma Ying-jeou, chef du Kuomintang, s'est excusé auprès de ses sympathisants, leur promettant une réforme du parti. « J'ai compris le message des urnes », a-t-il ajouté.
En fait, ces élections avaient pris l'allure d'un référendum sur les relations avec la Chine continentale. Le gouvernement souhaite approfondir ces relations mais une bonne partie de la population est contre cette politique. Elle a peur qu'un rapprochement entraîne une plus grande influence de la Chine sur les affaires taïwanaises. En début d'année, des étudiants sont massivement descendus dans la rue pour protester contre un accord commercial avec Pékin.
Mais ces considérations géopolitiques ne sont pas la seule raison expliquant la déroute du Kuomintang. Le parti au pouvoir fait aussi les frais du ralentissement économique et de plusieurs scandales alimentaires, concernant notamment de l'huile frelatée. La perte de Taipei est particulièrement douloureuse, car la capitale de Taïwan était jusqu'à présent un bastion du Kuomintang.