Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le détail des crimes de lèse-majesté qui auraient été commis par les officiers de police n’a pas été révélé, ce qui est la règle pour ce type de crimes. Mais il n’y a pas de précédent d’une inculpation pour insulte envers la famille royale contre des fonctionnaires de ce niveau. Le général Pongpat Chayapan, chef du tout-puissant bureau central des enquêtes, est lui-même visé. Il risque entre trois et quinze ans de prison. La loi thaïlandaise contre le crime de lèse-majesté est parmi les plus sévères au monde.
Une corruption institutionnalisée
On en sait plus en revanche sur les accusations de corruption. L’équivalent de 250 000 millions d’euros de biens du général Pongpat Chayapan a été saisi. Une somme à comparer au salaire mensuel d’environ 2 500 euros dont bénéficie un officier de ce rang.
La corruption au sein de l’appareil policier en Thaïlande est légendaire. Elle est institutionnalisée du niveau de l’agent de quartier jusqu’au plus haut niveau de la hiérarchie. Toutes les réformes visant à diminuer ce fléau ont échoué. L’action énergique du gouvernement nommé par les militaires contre des officiers autrefois considérés comme intouchables semble annoncer un changement.