Thaïlande: la junte militaire au pouvoir de plus en plus contestée

La contestation contre la junte au pouvoir monte en Thaïlande. Le chef de la junte et Premier ministre, le général Prayuth Chan-ocha, s’est vu défié par des étudiants lors d’une visite dans le nord-est du pays. Parallèlement, les critiques envers le régime sont de plus en plus nombreuses dans les journaux et au sein des milieux universitaires. Malgré tous ses efforts, la junte n’arrive pas à restreindre la liberté d’expression comme elle le voudrait.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

C’était la première fois que le général Prayuth Chan-ocha, chef de la junte et Premier ministre, s’aventurait dans le nord-est du pays, connu pour être un bastion de ses opposants. Et cela n’a pas raté, un petit groupe d’étudiants est parvenu à lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. Surgissant devant lui alors qu’il prononçait un discours, ils ont crié leur rejet du coup d’Etat du 22 mai et affiché le salut avec trois doigts, le signe de ralliement du mouvement anti-junte. Les cinq étudiants ont été relâchés après plusieurs heures d’interrogatoire.

Cette manifestation d’opposition est loin d’être isolée. Il s’opère ces derniers jours comme un basculement dans une partie de l’opinion. Les journalistes se sont insurgés contre les restrictions imposées au média. Des membres de la société civile dénoncent l’attitude répressive du régime envers les villageois qui veulent défendre leurs droits fonciers.

Les militaires et le gouvernement, nommé par eux, voudraient pouvoir exercer un contrôle total sur les libertés publiques, pour mener à leur guise la réforme du système politique qu’ils envisagent. Ils se rendent compte, peu à peu, qu’il est bien difficile de tenir sous le boisseau une société aussi complexe et consciente de ses droits que la société thaïlandaise.

Partager :