C'est une petite victoire pour les avocats de la défense de Pervez Musharraf qui avaient réclamé au tribunal spécial d'inclure dans le procès pour trahison les noms d'autres responsables de l'époque. La manœuvre vise à démontrer que ce procès est non pas celui d'un seul homme, mais d'un gouvernement et qu'il s'agit surtout d'un procès politique.
Le gouvernement n'est pas obligé de répondre favorablement aux injonctions de la justice, d'autant que le tribunal spécial a été mis en place par l'actuel Premier ministre Nawaz Sharif que Musharraf avait jadis renversé.
Ce nouveau rebondissement dans la saga politico-judiciaire risque en tout cas de prolonger davantage les procédures en cours. Car, outre le procès pour trahison, qui pourrait désormais s'étendre à l'ancien Premier ministre Shaukat Aziz, au ministre de la Justice Zahid Hamid et à Abdullah Hameed Hogar, promu juge en chef après l'imposition de l'état d'urgence en 2007, Pervez Musharraf est également dans le collimateur de la justice pour son rôle présumé dans les meurtres de son ex-rivale Benazir Bhutto et du chef rebelle Akbar Bugti, du renvoi de juges et de l'assaut meurtrier de l'armée contre des islamistes retranchés dans la mosquée Rouge d'Islamabad.
Le général, âgé aujourd'hui de 70 ans, vit dans sa villa hyper-sécurisée de Karachi et n'est pas autorisé à quitter le territoire.