Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
C’était une comparution fort attendue. Depuis le début de ce procès pour trahison en décembre, Pervez Musharraf ne s’était présenté qu’une seule fois devant les magistrats, invoquant tantôt des arguments légaux, des ennuis de santé ou encore des menaces à sa sécurité.
L’ex-président est accusé d’avoir trahi son pays quand il a suspendu la Constitution et instauré l’état d’urgence alors qu’il était au pouvoir en 2007. C’est la première fois qu’un ancien chef militaire fait face à de telles accusations au Pakistan. Le principal intéressé, lui, accuse le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif, lui-même écarté du pouvoir par Musharraf lors de son coup d’état en 1999, de se livrer à une vendetta politique.
Devant les juges, Pervez Musharraf a vanté ses années passées dans l’armée, à la défense de son pays, demandant à l’assemblée s’il s’agissait là de trahison. Il a par ailleurs de nouveau demandé à être autorisé à quitter le pays pour se rendre au chevet de sa mère malade, à Dubaï. Pour plusieurs, son retour en exil serait une issue honorable à ce procès qui menace d’exacerber les tensions entre le pouvoir civil et la très puissante armée.