Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Shirin Ebadi, l’avocate des droits de l'homme est venue à New York pour soutenir cette résolution présentée devant l’Assemblée générale de l’ONU par le Canada. Le texte s’inquiète de l’absence de progrès en Iran malgré les promesses d’Hassan Rohani : « Le nombre d’exécutions est en augmentation. En moyenne, 3 personnes sont exécutées tous les jours en Iran. L’année dernière, 8 exécutions concernaient des mineurs, des condamnés de moins de 18 ans. »
Shirin Ebadi n’est pas véritablement déçue par Hassan Rohani, car le président iranien dit-elle a peu de pouvoirs au sein du régime : « Hassan Rohani a fait beaucoup de promesses de changement qu’il n’a pas été capable de tenir. La raison est la constitution iranienne. Le vrai pouvoir est détenu par le Guide Suprême et les pouvoirs du président sont limités. Hassan Rohani connaît très bien la constitution. Il savait très bien que ses promesses ne pourraient pas être tenues ». La résolution de l’Assemblée générale n’est pas contraignante, mais les défenseurs des droits humains y voient un signal important envoyé au pouvoir iranien.
Shirin Ebadi, avocate iranienne, a reçu le Prix Nobel de la paix en 2003 pour son combat en faveur des droits de l'Homme, des femmes et des enfants en Iran. En 1974, elle est la première femme juge en Iran sous le règne du chah mais perd son poste à la révolution islamique en 1979. Elle milite ensuite pour les droits de l'homme et défend les dissidents du régime en tant qu'avocate.
Shirin Ebadi devra quitter son pays en 2009 pour Londres après des menaces de mort. Depuis, elle n'a de cessé de se battre et de témoigner sur la situation en Iran.