Crise en Ukraine et croissance économique: G20 sous tension à Brisbane

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du G20 se sont retrouvés avant l’ouverture formelle du sommet pour la traditionnelle photo de famille et autour d’un barbecue. L'ambiance affichée se voulait détendue mais la feuille de route du sommet est chargée avec les dossiers de la croissance économique et de la crise en Ukraine, victime de « l'agression russe » a déclaré Barack Obama.

Avant l’ouverture officielle de ce G20, les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays les plus riches de la planète se sont retrouvés pour un déjeuner en forme de barbecue à l’australienne dans les jardins du Parlement de Brisbane, sous un grand soleil, rapporte notre envoyé spécial Florent Guignard.

Le Premier ministre australien Tony Abbott, hôte du sommet, a demandé à ses homologues de s’appeler par leur prénom, comme pour détendre les futurs échanges. « Si nous pouvons utiliser les prénoms, ce serait bien parce que quels que soient les désaccords, je pense que cela aide s'il y a au moins de la chaleur humaine entre nous », a déclaré Tony Abbott.

L'Ukraine point de friction

Car malgré la température sur place -plus de 35 degrés- il flotte une tension qui rappelle un peu la Guerre froide à Brisbane. L’opinion publique australienne est très remontée depuis le tir de missile contre le vol MH17 au-dessus de l’Ukraine en juillet dernier.

« L’agression russe contre l’Ukraine représente une menace pour le monde » a déclaré ce samedi Barack Obama. Si le Premier ministre australien accusait hier le président russe Vladimir Poutine de vouloir restaurer « la gloire perdue du tsarisme ou de l'Union soviétique », ce samedi, Tony Abbott et Vladimir Poutine ont échangé une poignée de main ostensiblement chaleureuse et souriante. L'heure est à la diplomatie.

Retrouver la croissance mondiale

Le G20, ce sont les vingt pays les plus riches de la planète et 85 % de l’économie mondiale. Le dossier de la croissance économique mondiale est la priorité officielle de la présidence australienne.

L'économie mondiale est globalement en ralentissement et seuls les Etats-Unis montent en puissance. Mais, comme a averti Barack Obama, les Etats-Unis ne peuvent porter seuls « l'économie mondiale sur leur dos ». L’objectif de la présidence australienne est de gagner deux points de croissance en plus en 2018, un objectif irréalisable selon de nombreux experts.

Pour le ministre français de l'Economie Michel Sapin, qui accompagne François Hollande à Brisbane, c'est avant tout la dynamique du G20 qui compte :« Ce qui est important dans le G20, c’est qu’il y ait une prise de conscience commune, que ça fasse en quelque sorte une pression sur l’ensemble des gouvernements [...] Ça marche bien dans la lutte contre ce qu’on appelle l’optimisation fiscale des entreprises, le fait d'échapper, pour des entreprises, au paiement de l’impôt. Il faut que ça marque aussi, s’agissant du retour d’une croissance qui soit une croissance forte, durable et qui fasse reculer le chômage. »

Réchauffement climatique

Autre dossier à l'ordre du jour, celui du climat. Mais il n'est pas prioritaire pour la présidence australienne. L’Australie est le premier producteur de charbon au monde. La France a arraché un paragraphe consacré au climat dans le communiqué final. Mais pour y mettre quoi ? A l’heure actuelle, les discussions se poursuivent et elles sont âpres.

C'est donc un week-end très studieux qui s’annonce pour les chefs d’Etat et de gouvernement du G20, retranché dans une ville placée sous haute sécurité. Des centaines de personnes ont manifesté dans le calme ce samedi aux abords du sommet, donnant lieu à seulement trois arrestations.

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