Les mots figuraient sur le communiqué distribué aux journalistes, mais ils n’ont pas été prononcés par le chef du gouvernement chinois lors de son discours devant les représentants de l’Asean réunis jeudi dans la capitale birmane. Li Keqiang est arrivé avec 1h30 de retard sur l’horaire prévu.
Visiblement, les négociations ont duré jusqu’à la dernière minute, et notamment avec les délégations vietnamiennes et des Philippines visiblement très remontées contre Pékin. Le passage sur la Chine attachée à « défendre sa souveraineté en mer de Chine du Sud » a donc été retiré du discours. Le Premier ministre chinois a préféré évoquer l’amitié avec les pays de la région et le développement des échanges commerciaux.
« Les bonnes relations avec l’Asean aideront à construire la zone de libre-échange (RCPE) que nous proposons dans la région, a affirmé Li Keqiang au micro de notre envoyée spéciale Gu Li, de la rédaction chinoise de RFI. Nous souhaitons relancer les relations commerciales. Nous souhaitons aussi aider les pays en développement. La Chine va ainsi proposer une aide de 3 milliards de yuans sans intérêt au pays de l’Asie du Sud-Est. »
Au total, la Chine propose pour 20 milliards de dollars de crédits aux pays de l’Asean, dont 10 milliards dans des projets d’infrastructures. Le Premier ministre chinois propose enfin la mise en place d’un téléphone rouge entre les pays de la région pour prévenir les disputes en mer de Chine du Sud. Pas sûr que cela suffise à calmer les dirigeants de l’Asean qui attendent de Pékin une politique maritime moins agressive, dans des conflits territoriaux qui l’opposent aux Philippines, au Vietnam, à Brunei et à la Malaisie.