La justice française a tranché. La version de truand mythomane l’emporte donc sur celle du dissident politique. C’est pourtant ainsi que se présente l’ancien banquier depuis son arrestation dans le sud de la France en juillet 2013.
Agé de 51 ans, ancien ministre de l’Energie et patron de la BTA, la première banque kazakhe, cet opposant déclaré au président Noursoultan Nazarbaïev se dit victime d’une cabale orchestrée par Astana. Une version à laquelle refusent de croire Moscou et Kiev. Depuis qu’il a quitté le Kazakhstan en 2009, Moukhtar Abliazov est suivi à la trace par les enquêteurs de ces deux pays qui l’accusent d’avoir détourné des milliards d’euros sur leurs territoires via des sociétés-écrans.
Ce nouveau feu vert de la cour d’appel de Lyon, après celui d’Aix-en-Provence en janvier dernier, donne la priorité de la remise à la Russie qui nourrit l’essentiel des accusations.
Soutien de Gary Kasparov
Les avocats de l’ex-oligarque entendent de leur côté utiliser tous les moyens de recours, si nécessaire jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, pour bloquer cette extradition. Moukhtar Abliazov a reçu à Lyon le soutien de la légende des échecs et opposant à Vladimir Poutine, Gary Kasparov pour qui le fraudeur présumé servirait en réalité de « monnaie d’échange » entre le Kremlin et le pouvoir kazakh.
Son avocat, Me Bruno Rebstock, a annoncé deux pourvois en cassation et estimé qu'avec cette décision, la justice française ne s'honorait pas.