Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les armées des deux Corées se parlent enfin. Leurs représentants sont restés plus de cinq heures à huis clos. Même si aucun accord n’a été conclu, la rencontre elle-même est significative : cela fait sept ans que de hauts responsables militaires du Nord et du Sud ne s’étaient pas parlé.
Pyongyang demande à Séoul de faire cesser les envois de tracts anti-communistes par-dessus la frontière. Vendredi dernier, les deux armées avaient en effet échangé des tirs de mitrailleuses lourdes car le Nord voulait abattre des ballons qui contenaient des tracts insultant le régime des Kim, des ballons gonflés à l’hélium et envoyés par des militants sud-coréens. Trois jours plus tôt, les deux Corées avaient aussi échangé des tirs en mer Jaune, le long de leur frontière maritime très disputée.
Si aucun compromis n’a pu être trouvé, ces pourparlers militaires prennent place dans un contexte de relatif dégel. Début octobre, le général nord-coréen Hwang Pyong-so, considéré comme le numéro deux du régime, s’était rendu en Corée du Sud, une visite rarissime. La Corée du Nord tente d’obtenir la levée des sanctions économiques qui la frappent depuis le torpillage d’un croiseur sud-coréen il y a quatre ans.