Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaa-Berdou
« Bon boulot », « Enfin ! », « Bien joué » … Un peu partout dans les médias et sur la toile pakistanaise, on se félicite de l’arrestation des assaillants présumés de Malala Yousafzaï. Dans une déclaration diffusée par le Fonds Malala, le père de la jeune femme affirme qu’il s’agit là d’un « premier pas », un « réel espoir pour les centaines de milliers de personnes affectées par le terrorisme » dans le pays. Il y voit aussi le retour graduel de l’état de droit dans la région.
C’est aussi l’espoir d’Amnesty International, qui voit là une occasion pour le Pakistan d’améliorer son triste bilan en matière de protection des droits de l’homme, notamment en permettant aux accusés d’être jugés dans les règles de l’art.
Mais certains soulignent aussi que cette annonce arrive bien tard : près de deux ans après l’attaque qui a failli coûter la vie à la jeune militante du droit à l’éducation. Et il semble peu probable que cela apporte des garanties pour sa sécurité. Malala vit toujours en exil en Angleterre, et les talibans eux-mêmes, qui ont juré de la cibler à nouveau, nient que les dix hommes interpellés soient les auteurs de l’attentat.