« Nous sommes venus exprimer notre solidarité avec vous, nous sommes avec vous, nous nous impliquons dans votre campagne, Bring Back Our Girls, [ « Rendez-nous nos filles » ] pour que nos filles reviennent, car je vois ces filles comme des sœurs, elles sont mes sœurs ». Malala Yousafzai a fêté ainsi ses 17 ans, non chez elle au Pakistan mais au Nigeria.
Depuis samedi, elle rencontre des familles de Chibok dont les filles ont été enlevées il y a exactement trois mois. La rencontre, filmée et diffusée sur de nombreuses télévisions, a été émouvante pour les parents des jeunes Nigérianes tout comme pour le père de Malala, qui l’accompagne. Beaucoup lui ont confirmé n’avoir aucune nouvelle de leur fille, et n’avoir vu aucun renfort de police et de l’armée à Chibok, une rencontre qui compte beaucoup pour Malala.
« Avant de venir, j’avais entendu l’histoire des filles kidnappées, c’était sur Twitter, c’était partout, raconte Malala Yousafzai, mais je ne savais pas vraiment ce que ressentaient les parents. En venant ici, en les rencontrant, je les ai tous vus pleurer, j’ai eu envie de pleurer, mon père a pleuré aussi. Mon principal espoir est que ma voix ait un impact et qu’elle parle au président pour qu’il agisse pour la libération des filles ».
Reçue par le président nigérian Goodluck Jonathan, Malala a souligné le lien entre le manque d’éducation et la violence politique. Selon elle, le président a promis que les 219 filles encore détenues par Boko Haram seraient bientôt « de retour », tout en reconnaissant que leur situation est trop compliquée pour organiser une opération militaire de libération. Malala, elle, a promis de ne pas oublier leur cause.
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