Nigéria: un fonds d'aide présidentiel pour aider les victimes de Boko Haram

Au Nigeria, lundi prochain, cela fera trois mois que plus de 200 lycéennes ont été enlevées à Chibok, dans l'Etat du Borno. Alors que les familles désespèrent de voir revenir leurs filles enlevées par Boko Haram, le président Goodluck Jonathan a annoncé la création d’un fond d’aide aux victimes de la secte islamiste. Il fait partie de la « Presidential Initiative in the North East » (PINE), l’initiative présidentielle pour le Nord-Est du Nigéria. Le président et le parti au pouvoir semblent multiplier les déclarations pour contrer les critiques et reproches d’inaction face à la secte islamiste Boko Haram.

Goodluck Jonathan a lancé lui-même ce fond de 30 milliards de nairas, l’équivalent de 135 millions d’euros. Selon son porte-parole, Reuben Abati, un tiers sera financé par les autorités et les deux autres grâce aux dons d’hommes d’affaires, de Nigérians de la diaspora et du secteur privé.

« Le fond de soutien pour les victimes proposé par le président Jonathan Goodluck a pour but de renforcer l'initiative présidentielle de soutien pour les victimes, a expliqué Reuben Abati. C'est un programme de reconstruction économique qui vise surtout les Etats les plus touchés par la rébellion et le terrorisme. Le but est de montrer que le gouvernement ne privilégie pas seulement l'option sécuritaire contre Boko Haram, mais aussi des programmes en matière d'éducation et de reprise économique ainsi qu'un volet social pour réintégrer les habitants dans la société. »

Le fonds doit être débloqué ce 16 juillet et sera affecté à la reconstruction d’établissements publics détruits par la secte islamiste, notamment les écoles, mais aussi à l'aide aux veuves et aux orphelins. Malgré cette annonce, les familles des jeunes filles de Chibok ne s'attendent qu'à une énième vaine promesse.

Des promesses insuffisantes

 « Quand il s'agit de mettre en place ces promesses, c'est vraiment autre chose, déclare un parent de l'une de ces jeunes filles. L'action du gouvernement n'a vraiment pas montré qu'il est sérieux. Les autorités de Chibok nous ont dit connaître le lieu où se trouvaient nos filles depuis plus de six semaines.. et depuis nous n'avons vu aucun effort pour les faire libérer ! Alors, qu'est-ce que cela veut dire ? Les gens sont réticents à croire aux  promesses des autorités et préfèrent attendre des résultats concrets. »

Le fond d’aide aux victimes apparaît dans ce contexte comme une réponse à la colère.
Mais devant les manquements de l'armée et les actes de répression violente, Goodluck Jonathan n'a pas fini de parfaire sa stratégie de communication sur ce dossier.

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