La Chine exhume le violent passé militariste du Japon

Entre Pékin et Tokyo, rien ne va plus depuis des mois : une dispute territoriale en mer de Chine méridionale, les visites du Premier ministre japonais Shinzo Abe et de son cabinet au sanctuaire controversé de Yasukuni ou encore la décision de Tokyo de changer sa Constitution pacifiste… la liste des différends entre les deux voisins est longue. Jeudi 28 août, Pékin a saisi une nouvelle occasion de rappeler le passé militariste du Japon, en publiant une série de confessions de criminels de guerre japonais, confessions désormais compilées dans onze volumes sur 6 000 pages.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

Il y a par exemple la confession du lieutenant Keiji Saganaka : « Entre avril 1937 et le 3 septembre 1945, j’ai tué un total de 831 personnes », écrit ce soldat japonais, « j’ai tué par arme à feu, baïonnette, décapitation, en les brûlant, les abattant ». L’officier Yohei Kibe, lui, avoue d’avoir forcé à travailler 47 000 Chinois et d’avoir vendu plus de 17 000 kilogrammes d’opium aux ennemis chinois.

D’autres soldats, jugés et condamnés par des tribunaux militaires chinois, racontent les viols de femmes, les villages brûlés, les massacres de paysans. Au total, 45 confessions, publiées pendant 45 jours: depuis début juillet, aucun lecteur de la presse d’Etat, aucun téléspectateur n’échappe à cette propagande antijaponaise.

La date de la publication n’a pas été choisie au hasard : c’est le 1er juillet que Tokyo a décidé de changer sa Constitution pacifiste pour participer désormais à des opérations militaires extérieures. La Chine a donc cru bon de riposter. La compilation de ces confessions arrive alors que Pékin se prépare à célébrer le 3 septembre le « jour de la victoire » contre le Japon.

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