Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le journal Asahi, qui ne partage pas le nationalisme révisionniste d’une partie de la droite à laquelle appartient le Premier ministre Shinzo Abe, est le seul grand journal à oser critiquer la visite au sanctuaire de Yasukuni de 150 parlementaires de droite dans ce haut lieu de l’idéologie militariste où sont honorés, parmi les morts pour la patrie, des criminels de guerre. Selon l’Asahi, Barack Obama arrive dans un Japon où le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré à la Diète (le Parlement) qu’il n’y a pas de définition de l’agression, alors que les visites à Yasukuni des dirigeants japonais indignent les peuples de la région.
Les autres médias japonais se gardent de toute critique. L’extrême droite, liée à la pègre, pèse sur la liberté d’expression. Elle pratique un patriotisme musclé. En 1990, le maire de Nagasaki avait été blessé pour avoir accusé l’empereur Hirohito d’être responsable de la guerre. Barack Obama arrive dans un Japon qui oublie son passé militariste et cède à un nationalisme émotionnel anti-chinois et anti-coréen qui exacerbe les tensions avec les pays voisins.