Fukushima: Tepco jugé après le suicide d’une évacuée

C'est une première. Un tribunal japonais juge que Tepco, l'opérateur de la centrale de Fukushima, a sa part de responsabilité dans le suicide d'une personne dont les conditions de vie ont été bouleversées par le plus grave accident nucléaire de l'histoire depuis celui de Tchernobyl. Le tribunal de la préfecture de Fukushima condamne Tepco à payer 365 000 euros à sa famille. D'autres cas semblables sont en voie d'être jugés par des tribunaux japonais.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

La radioactivité n’a tué personne à Fukushima mais c’est sans compter les suicides provoqués par le désespoir. Et pour la première fois, la justice japonaise reconnaît que l’accident nucléaire est à l’origine du suicide de Hamako Watanabe. Elle avait perdu le goût de vivre après avoir dû abandonner sa maison située dans la zone la plus proche de la centrale et de vivre dans un logement dit temporaire.

Très déprimée, elle s’est donnée la mort par le feu en s’aspergeant d’essence lors d’une de ses visites ponctuelles de quelques heures dans sa maison en zone interdite. Hamako Watanabe avait 58 ans.

D’autres plaintes ont été déposées au tribunal de Fukushima. Selon des statistiques officielles, 1 656 personnes sont décédées en trois ans des suites de maladies liées au stress à Fukushima.

Tepco avait déjà admis qu’un agriculteur s’était pendu à un arbre près de la centrale après la décision des autorités d’interdire la vente de certains produits agricoles en raison des risques de contaminations radioactives. Tepco était parvenu à un accord à l’amiable avec la famille de l’agriculteur, cette fois-ci il ne peut pas éviter le jugement de la justice.

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