Chine: exécution de huit personnes pour « attentats terroristes »

Huit personnes ont été exécutées en Chine pour «attentats terroristes» a annoncé dimanche 24 août l’agence Chine Nouvelle, sans préciser la date à laquelle ont eu lieu ces exécutions. Trois des condamnés sont présentés comme les «cerveaux» de l’attaque de la place Tiananmen à la fin de l’année dernière.

Depuis le mois de mai le gouvernement a lancé une vaste campagne de lutte antiterroriste pour tout ce qui touche à la région du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays. Selon Chine Nouvelle, les huit personnes exécutées étaient impliquées dans cinq affaires liées au Xinjiang, cette province du nord-ouest du pays riche en ressources naturelles et peuplée en majorité de Ouïghours, des musulmans turcophones. Pékin accuse certains militants séparatistes d’être derrière les attentats commis en Chine ces derniers mois.

Le plus sanglant, celui d’Urumqi – la capitale régionale, a fait 39 morts et une centaine de blessés en mai dernier. Le gouvernement avait alors lancé une vaste campagne antiterroriste, avec à la clé des dizaines d’interpellations, des condamnations de masse dans des stades devant des milliers de personnes et des exécutions après des procès expéditifs. Cette politique répressive a du mal à porter ses fruits : fin juillet, des affrontements entre la police et des Ouïghours présentés comme des terroristes ont fait une centaine de morts dans le Xinjiang.

Pour les groupes de défense des droits de l'homme, ces tensions et ces violences s’expliquent par une autre politique répressive menée par Pékin, plus ancienne, exercée cette fois à l'encontre de la culture et de la religion des Ouïghours. Beaucoup d’habitants se disent victimes de discriminations et exclus des bénéfices que rapportent les investissements chinois dans la région. De son côté, Pékin affirme que son action améliore la qualité de vie des habitants et vante « l'harmonie ethnique du Xinjiang ».

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