Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Trois hommes auraient sauvagement assassiné l’imam Tahir, juste après la prière du matin du mercredi 30 juillet. Le quotidien Global Times précise que deux suspects ont été abattus, après avoir résisté à leur arrestation en brandissant des couteaux et des haches. Un troisième homme aurait été capturé vivant.
Jume Tahir était une figure controversée : « Patriote religieux » pour les Ouïghours proches du pouvoir, « collaborateur qui propageait les politiques répressives de Pékin » pour le Congrès mondial ouïghour, qui défend les droits de cette minorité turcophone.
Les Ouïghours accusés
L’imam avait souvent condamné les violences commises par des Ouïghours radicaux. Même si aucune revendication n’a été formulée, il n’y a pas de doute pour l’agence de presse officielle Chine nouvelle : ce sont ces mêmes radicaux, « des terroristes soutenus par des forces religieuses extrémistes », qui ont commis le crime.
Après l'attaque « terrroriste » aux coûteaux du lundi 28 juillet, l'assassinat de l’imam Tahir risque de fournir le prétexte aux autorités pékinoises pour intensifier une campagne antiterroriste qui se traduit par des condamnations en masse.