Yanghee Lee n'a pas mâché pas ses mots. Les plans du gouvernement concernant la cohabitation des communautés risquent d’aboutir à une ségrégation permanente entre bouddhistes et musulmans. Au cours d’un voyage de dix jours, l’émissaire de l’ONU s’est notamment rendue dans l'État d'Arakan (que le régime birman actuel appelle Rakhine) où près de 140 000 Rohyngias, musulmans apatrides, vivent dans des camps depuis qu’ils ont été chassés de chez eux par des violences de la communauté bouddhiste en 2012.
Elle y a constaté des conditions sanitaires déplorables, et l’absence d’accès aux services de base. Seul point positif, le gouvernement a invité l’ONG Médecins sans Frontières à revenir travailler dans la région, après l’en avoir chassé il y quelques mois. Mais il faut que la sécurité des humanitaires soit garantie, a-t-elle précisé.
Les discours de haine et d'incitation à la violence contre les musulmans se répandent dans les médias et sur les réseaux sociaux de façon alarmante, a encore dénoncé Yanghee Lee. A l'issue de cette première mission, elle a appelé le gouvernement du président Thein Sein à prendre rapidement des mesures pour réduire les tensions et l'hostilité.