Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee
Pour l'occasion, ils ont échangé une poignée de main devant les caméras : une semaine avant le premier anniversaire des élections, les dirigeants des deux partis représentés à l’Assemblée nationale cambodgienne sont parvenus à un accord. Les 55 élus de l’opposition vont enfin siéger aux côtés des 68 députés du Parti du peuple cambodgien (PPC), la formation aux manettes du pays.
Ils se sont entendus sur une nouvelle formule pour la composition du comité national électoral, jusque-là très critiqué pour son manque d’indépendance, car uniquement composé de membres issus du pouvoir. Ils se sont également mis d’accord sur la date du prochain scrutin législatif, avancée de cinq mois.
Libération de sept députés
Jusqu’au bout, les deux camps auront utilisé leurs atouts : les institutions pour le PPC, le pouvoir de la rue pour l’opposition. Au terme des pourparlers, cette dernière obtient la libération de huit de ses membres, parmi lesquels sept députés, perçus comme des otages dans ce dernier round de négociations. Inculpés d’insurrection, ils ont été emprisonnés la semaine dernière suite à des affrontements violents entre leurs militants et les forces de l’ordre.
L’opposition a dû revoir nettement à la baisse ses revendications de départ. Elle semble désormais tournée vers 2018, année du prochain grand rendez-vous électoral dans le pays.