Une manifestation de l'opposition dégénère à Phnom Penh

Ce mardi, à Phnom Penh, une manifestation de l'opposition a dégénéré en affrontements faisant un trentaine de blessés, dont une majorité de gardes de sécurité. Les incidents ont éclaté alors que quelque 300 militants étaient rassemblés pour réclamer la réouverture du Parc de la Liberté, lieu privilégié des manifestations dans le centre de la capitale. Ces incidents se déroulent dans une ambiance de grogne sociale et politique de plus en plus importante au Cambodge.

Les manifestants de l'opposition arboraient aujourd'hui des tee-shirts et des bannières demandant la réouverture du Parc de la Liberté. Cette vaste place connue aussi sous le nom de Parc de la Démocratie avait été fermée en janvier dernier par les autorités cambodgiennes suite à une manifestation des ouvriers du textile réprimée par la police. Six personnes ont perdu la vie au cours de cette manifestation.

Très vite, ce mardi, les gardes de sécurité du parc et les manifestants se sont affrontés à coups de matraque et de jets de pierres. Trois leaders du parti d'opposition CNRP, le Parti du sauvetage national du Cambodge, ont été arrêtés.

Climat de grogne sociale

Les évènements interviennent dans un climat de tensions sociales et politiques qui durent depuis un an au Cambodge. Un an que les députés du CNRP refusent de siéger au Parlement. En cause, les résultats des dernières élections législatives qui seraient, selon eux, entâchés de fraudes.

Au pouvoir depuis 1985 et réélu en juillet dernier, le Premier ministre Hun Sen fait face à un mécontentement grandissant, du côté de l'opposition, mais aussi des ouvriers du secteur textile qui réclament de meilleurs salaires et conditions de travail.

Le rapporteur de l'ONU au Cambodge, va plus loin. Pour lui, boucler le Parc de la Liberté revient à mettre la démocratie en cage.

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