Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Le militant ultra-nationaliste était le dernier encore incarcéré parmi un groupe de sept Thaïlandais arrêtés fin 2010 par les autorités cambodgiennes. Ils s’étaient introduits dans une zone contestée pour enquêter sur des empiètements de territoire par des militaires cambodgiens. Une action qui avait alors ravivé les tensions bilatérales liées à un conflit frontalier.
En libérant M. Veera, le Cambodge accède à une ultime requête de la Thaïlande, transmise par son chef de la diplomatie, le ministre Sihasak Phuangketkeow, en visite à Phnom Penh. Il fait ainsi un geste d’ouverture vers le nouveau pouvoir à Bangkok, soit avec l’ennemi du camp politique qu’il a toujours soutenu.
En retour, il demande la libération de 14 Cambodgiens arrêtés sur le sol thaïlandais pour détention de faux papiers. Il attend aussi de Bangkok une régularisation rapide des travailleurs immigrés sur son sol, que plus de 250 000 Cambodgiens ont fui par crainte d’arrestations par une junte prête à en découdre avec les clandestins.