Le train réfrigéré transportant les corps de 282 des 298 passagers et membres de l'équipage, en majorité des Néerlandais, qui étaient à bord du Boeing a quitté lundi soir la gare de Torez, pour rejoindre la ville de Kharkiv, dans une région contrôlée par les insurgés.
Son départ avait dans un premier temps été retardé par les rebelles qui demandaient qu'il soit convoyé par des experts internationaux et non par les autorités ukrainiennes. On ignore pour le moment si des experts se trouvent à bord. Lundi matin, une équipe d'inspecteurs néerlandais a pu inspecter les wagons, qui ont ensuite été plombés.
Impossible de savoir en revanche quel itinéraire prendra le train, nous a confié notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio. Pour rejoindre Kharkiv, ce dernier doit passer par Donetsk. Or, des combats s'y déroulent depuis ce matin, notamment dans le quartier de la gare.
De Kharkiv, les restes de 282 personnes embarqueront pour les Pays-Bas dans un Hercule C130 néerlandais. L’Ukraine a accepté que les Pays-Bas dirigent l’enquête et l’identification des corps, en liaison avec les autres pays touchés par le drame. Les autopsies devraient être pratiquées à Amsterdam.
La Malaisie reprend les choses en main
Dans le drame du MH17, la Malaisie semble reprendre les choses en main, confirme notre envoyée spéciale à Kuala Lumpur, Carrie Nooten. Le Premier Ministre Najib a annoncé ce lundi soir que des solutions avaient été trouvées et acceptées par le « Premier ministre » de la « République autoproclamée de Donetsk » Alexander Borodai en ce qui concerne l’évacuation des corps des victimes et la récupération des boîtes noires. C’est une allocution majeure depuis le début de cette crise, qui marque un déblocage de la situation gelée en Ukraine depuis trois jours.
Les trois décisions que le Premier ministre Najib a présentées depuis Kuala Lumpur montrent l’efficacité du travail de négociation des équipes malaisiennes sur le terrain depuis samedi.
Première annonce : les corps de 282 victimes du vol MH17 vont être rapatriés d’abord par train de Torez à Kharkiv, puis de là, embarqueront pour les Pays-Bas dans un Hercule C130 néerlandais. Deuxième point : les boites noires ont été remises aux experts malaisiens, par le chef séparatiste Alexandre Borodaï, dans la nuit de lundi à mardi. Enfin, un accord sur un couloir humanitaire a été conclu : il devrait permettre aux équipes internationales un accès sûr à la zone du crash.
En s’adressant de façon claire et déterminée, en anglais et vêtu d’un costume occidental alors que nous sommes en plein ramadan, le Premier ministre Najib montre que la Malaisie joue pleinement son rôle dans cet imbroglio géopolitique. Tout cela tranche fortement avec le manque de professionnalisme criant dont elle avait fait preuve lors de la saga encore non résolue du MH370.
L'ONU exige un accès libre au lieu du crash
Dans une résolution mise au point par l'Australie et approuvée à l'unanimité, les 15 membres du Conseil de sécurité - dont la Russie - ont exigé lundi que les séparatistes pro-russes permettent un accès libre et sécurisé au lieu du crash du vol MH17 et qu'ils protègent « l'intégrité » des lieux. Il y est demandé à tous les pays de la région, dont la Russie, de collaborer pleinement à « une enquête internationale exhaustive, minutieuse et indépendante ».
A Donetsk, le « Premier ministre » de la « République populaire de Donetsk » autoproclamée, Alexander Borodai, a tenu une conférence de presse vers une heure du matin devant quelque 150 journalistes pour annoncer un cessez-le-feu dans un rayon de 10 km autour du lieu du crash de l'appareil de Malaysia Airlines. Il a également annoncé la remise des deux boîtes noires à des responsables malaisiens.