Avec notre correspondante à Jakarta, Cléa Broadhurst
Les bureaux de vote, éparpillés sur le territoire gigantesque de l’archipel ont ouvert dès mardi en Papouasie notamment, et ont fermé à une heure de l’après midi. Les personnes ayant voté sont sorties avec le doigt violet ou bleu, cette tâche d’encre prouvant qu’ils y ont participé.
Les Indonésiens avaient le choix entre deux candidats choisis en avril dernier lors des législatives, écartant la possibilité d’un second tour. D’un côté, Prabowo Subianto, représentant du parti Gerindra et l’ex-gendre de l’ancien dictateur Suharto. Un candidat issu du milieu militaire, il représentait la vieille Indonésie et disait vouloir diriger le pays avec une poigne de fer. De l’autre, le grand gagnant Jokowi, représentant du Parti démocratique indonésien de lutte (PDI-P) et gouverneur actuel de Jakarta. Une figure plus austère qui semble briser les clichés de personnalités corrompues attachés aux hommes politiques en Indonésie.
L’archipel a été gouverné pendant dix ans par Susilo Bambang Yudhoyono, et s’apprête à changer de cap. Jokowi et son vice-président, Jusuf Kalla, prendront officiellement les rennes du pays à la fin de l’année.
Prabowo Subianto refuse de concéder la victoire à son rival
Entouré de membres de sa formation, le PDI-P, Jokowi a déclaré lors d'une conférence de presse à Jakarta, une heure et demie après la clôture du scrutin : « Nous voudrions remercier chaleureusement tous les Indonésiens (...) ainsi que les membres du parti qui ont travaillé dur du matin au soir (...) Les résultats montrent pour le moment que Jokowi-JK l'emportent », a-t-il annoncé, en référence à son candidat à la vice-présidence, Jusuf Kalla. Un peu plus tôt, la dirigeante du PDI-P, Megawati Sukarnoputri, avait indiqué que sur la base de ces estimations en général très fiables, Jokowi pouvait « être déclaré président de 2014 à 2019 ».
Mais l'équipe de campagne de Prabowo Subianto, le rival de Jokowi, a refusé de concéder la défaite. « Le processus est toujours en cours », a déclaré son chef de campagne, Mahfud MD, ajoutant que « d'après les sondages de nos instituts, la victoire est de notre côté ».
Près de 190 millions d'électeurs dans cet immense archipel de plus de 17 000 îles et îlots étaient appelés à choisir entre deux candidats dont la personnalité et la vision de l'avenir du pays sont très différentes.
RFI
► Qui sont les candidats à l'élection présidentielle indonésienne ?