Violences au Sri Lanka: le gouvernement sous le feu des critiques

Vives réactions au Sri Lanka suite aux violences contre les musulmans, des violences parmi les pires de l'histoire du pays. Ce dimanche matin, la police a annoncé des mesures de sécurité renforcées dans la capitale en prévision d'une manifestation de la communauté musulmane prévue lundi pour dénoncer l'incendie criminel contre un magasin de vêtements tenu par des musulmans à Colombo ce week-end. 

L'agression fait suite à des violences perpétrées par des extrêmistes bouddhistes la semaine dernière contre des musulmans dans le sud du pays, violences qui ont fait plusieurs morts. Fait inhabituel, la presse était unanimement critique ce dimanche envers le gouvernement, soutenant les accusations de passivité des forces de sécurité lors de ces agressions.

Des voix s'élèvent face aux exactions du groupe bouddhiste Bodu Bala Sena (BBS) contre la minorité musulmane. La majorité des bouddhistes de ce pays ne soutient pas les positions des extrémistes du BBS dénonce le Sunday Times, qui réclame l'intervention des autorités pour éviter une escalade des violences.

Et c'est l'ensemble de la presse qui fustige l'attitude du gouvernement et des forces de police, restées passives à Alutgama la semaine dernière, quand une réunion du BBS a dégénéré dans cette région touristique à majorité musulmane. Les affrontements avaient fait 4 morts, 80 blessés et donné lieu à la destruction de centaines de maisons et de magasins. Deux jours après, un moine bouddhiste modéré qui avait critiqué le BBS a été battu et retrouvé inconscient près de Colombo.

Certains médias vont même plus loin, accusant une partie du gouvernement de liens avec les extrémistes bouddhistes. A l'époque de la lutte contre les séparatistes tamouls, le président Mahinda Rajapakse et son entourage s'étaient en effet beaucoup appuyés sur ces groupes.

La population musulmane représente 10% de la population du pays. Les responsables de la communauté ont demandé l'intervention de l'ONU pour enrayer la crise.

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