Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Dans la gare centrale de Bangkok, plusieurs centaines de voyageurs, assis par terre ou sur des chaises en plastique attendent le départ de leur train. Parmi eux, il est facile d’identifier les travailleurs immigrés cambodgiens, lesquels partent de Thaïlande pour rentrer chez eux. Beaucoup d’entre eux ont peur de parler. L’un finit par accepter, Bou Samroen, un Cambodgien de 21 ans, à l’air dépité, assis à côté d’un gros sac à dos :
« Je travaillais sur un chantier de construction, j’étais payé 300 bahts à la journée. Je rentre au Cambodge parce que les autorités thaïlandaises en ont donné l’ordre, pour qu’on fasse des papiers dans les règles. Actuellement, je suis clandestin, je n’ai aucun document. J’ai peur que les militaires ne m’arrêtent. La plupart de mes amis sont déjà rentrés, je suis l’un des derniers à partir ».
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La junte thaïlandaise a provoqué un exode des travailleurs illégaux par des déclarations menaçantes. Elle se rend compte maintenant que cela met en difficulté certains secteurs de l’économie, comme l’industrie de la pêche et les usines de traitement des produits de la mer. Elle a demandé au Cambodge de rassurer ses ressortissants, mais cette subite marche arrière semble intervenir trop tard.