Avec notre correspondance à Séoul, Frédéric Ojardias
Les membres des familles de victimes sont venus en nombre sur les bancs du tribunal. « Assassin ! », a crié l’un d’entre eux lorsqu’est apparu, menotté, le capitaine Lee Joon-seok, 68 ans, que les télévisions du monde entier avaient montré en train d’abandonner son navire, en caleçon. Lors du naufrage, il avait ordonné aux passagers de rester dans leurs cabines.
Un procès monté à la hâte
Un avocat de la défense a exprimé sa crainte de voir le procès être influencé par une opinion publique furieuse. La présidente sud-coréenne en personne a accusé l’équipage de « meurtre », et le procès a été organisé à la hâte, alors que les plongeurs continuent d’extraire des corps de l’épave.
L’équipage est pourtant loin d’être le seul responsable du drame. La compagnie opératrice avait modifié la structure du ferry, le rendant très instable. Elle ne dépensait presque rien en frais de sécurité et employait surtout des travailleurs intérimaires. Enfin se pose la question de la corruption des agences officielles de régulation, qui ont autorisé le départ d’un navire surchargé et dangereux.