Naufrage du Sewol: une partie de l’équipage risque la peine de mort

Le procès des 15 membres survivants de l’équipage du Sewol s’est ouvert ce mardi. L’équipage est accusé d’avoir, le premier, abandonné le navire lors du naufrage, le 16 avril dernier, qui a fait 304 morts et disparus, essentiellement des lycéens en voyage scolaire. Quatre sont accusés « d’homicide par négligence », un crime passible de la peine de mort.

Avec notre correspondance à Séoul, Frédéric Ojardias

Les membres des familles de victimes sont venus en nombre sur les bancs du tribunal. « Assassin ! », a crié l’un d’entre eux lorsqu’est apparu, menotté, le capitaine Lee Joon-seok, 68 ans, que les télévisions du monde entier avaient montré en train d’abandonner son navire, en caleçon. Lors du naufrage, il avait ordonné aux passagers de rester dans leurs cabines.

Un procès monté à la hâte

Un avocat de la défense a exprimé sa crainte de voir le procès être influencé par une opinion publique furieuse. La présidente sud-coréenne en personne a accusé l’équipage de « meurtre », et le procès a été organisé à la hâte, alors que les plongeurs continuent d’extraire des corps de l’épave.

L’équipage est pourtant loin d’être le seul responsable du drame. La compagnie opératrice avait modifié la structure du ferry, le rendant très instable. Elle ne dépensait presque rien en frais de sécurité et employait surtout des travailleurs intérimaires. Enfin se pose la question de la corruption des agences officielles de régulation, qui ont autorisé le départ d’un navire surchargé et dangereux.

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