La proposition de loi taiwanaise vise tous les piétons qui traversent la rue en regardant un écran. Cela inclut ceux qui écrivent un texto, qui consultent leurs mails ou qui jouent sur un smartphone ou une tablette. Si la loi est votée, tous les contrevenants pourraient payer une amende d’environ 300 dollars taïwanais, soit sept euros cinquante. Une somme tout de même peu dissuasive. Il faudra trouver assez de policiers pour surveiller les passages piétons.
Des accidents de plus en plus nombreux
Les smartphones et tablettes sont à l’origine de plus en plus d’accidents à Taiwan. Du moins à en croire les élus à l’origine de cette proposition de loi. Ils citent plusieurs exemples, comme celui d’une jeune femme, récemment écrasée par un taxi, alors qu’elle traversait la rue en regardant son téléphone. Il est clair que sur les passages piétons taiwanais, il n’est pas rare de devoir éviter des piétons distraits par leur écran. Certains font même le buzz sur les réseaux sociaux avec des vidéos de piétons taiwanais victimes d'accidents avec des panneaux de circulation. En plus, les conducteurs sont souvent peu respectueux du code de la route. Il est donc préférable de rester vigilant.
Une addiction qui touche les plus jeunes
Et cette tendance en cache une autre, l’addiction aux smartphones. C'est en train de devenir un véritable problème de santé publique à Taiwan. Quatorze millions de Taiwanais possèdent un smartphone, soit près des deux tiers de la population. Pas étonnant, sachant que l’internet mobile couvre une bonne partie du territoire, y compris les métros. Mais le côté le plus inquiétant, c’est l’âge des utilisateurs. Selon une étude réalisée en 2013 par la Ligue taiwanaise de protection des enfants, 40% des 11-14 ans possèdent un smartphone. Soit deux fois plus qu’en 2011.
Le smartphone, le « doudou » des ados
Que font ces jeunes adolescents avec leur téléphone dernier cri ? Toujours selon cette étude, parmi les 11-14 ans qui possèdent un smartphone, une large majorité d’entre eux l’utilisent pour jouer à des jeux vidéo ou discuter avec leurs amis. C’est donc avant tout un outil de divertissement, qui prend de plus en plus de temps, souvent trois à cinq heures par jour, et qui peut vite mener à l’addiction. Près de la moitié des jeunes interrogés se sentent en insécurité quand ils laissent leur smartphone à la maison. Plus inquiétant encore, 10% de ces utilisateurs sont considérés comme sérieusement dépendants. Pour eux, impossible de passer cinq minutes sans jeter un œil à leur écran.
Pour en savoir plus :
→ sur la proposition de loi
→ sur une jeune femme renversée par un taxi
→ sur l'addiction aux smartphones en chiffres
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