Dans certains pays, la tablette fait déjà office de cartable, mais pour d’autres foyers c’est à la maison et autour d’un iPad partagé que des jeux éducatifs se pratiquent. Pourtant, la tablette numérique - les premiers iPad ont été commercialisés en 2010 - n’a pas été pensée comme un outil éducatif de prime abord. Nathalie Colombier de Déclic Kids, un site de conseils sur les meilleures applications disponibles sur le marché, nous explique :
« Il y a 20 ans les logiciels étaient très nombreux sur cd roms et ordinateurs. Ils ont périclité dans les années 2000 avec l’arrivée d’internet assortie d’une large offre gratuite sur le web qui rendait les logiciels à 40 euros de plus en plus difficile à faire vivre. L’arrivée de la tablette a suscité un nouvel engouement ! »
Il faut dire que la tablette possède des qualités propres, que Nathalie Colombier décrit : « L’interface tactile est plus facile à s’approprier qu’un clavier souris. Pour une tablette le grand avantage c’est l’immédiateté au démarrage et le fait qu’elle soit facilement transportable. C’est une source d’échanges plus facile adulte-enfant, cela les met au même niveau. »
Pour Iphon.fr Sylvain Renaut fait également une sélection d’applications plus particulièrement destinées aux plus jeunes :
« La grande différenciation, est de savoir si l’enfant sait lire ou pas, pour choisir une application. A partir de là, on peut faire le choix. » Il précise : « Nous avons créé la rubrique « éducatif » avant qu’Apple ne se décide à créer un rangement spécifique pour les enfants sur son store. On est passé de l’histoire des « Trois petits cochons » basiquement animé sur une tablette à des applications à visé réellement éducative. » L’histoire améliorée s’est transformée en application éducative ou en jeux dans lesquels est mis en avant la notion de progrès, et non la sanction de la note. « Des méthodes pédagogiques alternatives se retrouvent ainsi disponibles pour le plus grand nombre, comme la méthode Montessori, par exemple », remarque Sylvain Renaut.
Chez Apple, c’est l’iBooks et iTunes U qui représentent les outils de partage de savoir. L'application iTunes U sera prochainement disponible dans 155 pays (selon un communiqué d'Apple du 21 janvier) pour permettre aux éducateurs de créer et de distribuer des cours pour leurs classes, ou de les partager publiquement. Les manuels iBooks permettent, eux, aux utilisateurs d'iPad d’utiliser du bout des doigts ou de consulter en plein écran des manuels agrémentés d’animations interactives, de schémas 3D, de galeries de photos et de vidéos. Selon Sophie Post, professeur d’histoire en classe primaire à la Falkner House School au Royaume-Uni : « L’iPad est bien plus qu’un simple manuel ou bloc-notes pour étudiant - c’est un puissant outil pédagogique, un compagnon d’étude, une fenêtre sur le passé et un aperçu de l’avenir ». Il existe maintenant plus de 75 000 applications éducatives pour appareils iOS sur l'App Store (à la date du 28 février 2013) et près de 10 millions d'iPad dans les écoles à travers le monde (à la date du 19 juin 2013).
On le voit, l’offre est prolifique et les utilisations très variées. C’est pourquoi des sites comme Declic Kids, Iphon.fr ou la Souris Grise peuvent servir à dénicher les bons produits, ceux dont votre enfant a besoin ou envie. Laure Deschamps de la Souris Grise explique la force du marché de la tablette et son intérêt :
« C’est un marché dynamique en terme d’entreprenariat, 80 % des produits dont je parle proviennent de nouvelles sociétés. » C’est aussi de nouveaux moments de partage en famille ou entre fratrie, explique-t-elle. Et tout cela « peut commencer dès l’âge de 6 mois ». A ses yeux, le marché évolue très vite : « On est dans une nouvelle tendance en ce moment autour des maths. Dragonbox est une petite merveille au niveau des mathématiques, quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant, si j’avais eu cela enfant cela aurait changé ma vision des maths ! » Et pour le futur ? « On en arrive a des applications hybrides qui allient smartphone, tablettes et réel, mais aussi la lecture augmentée », explique-t-elle. Selon Laure Deschamps, « on est au début d’une évolution, d'une révolution qui suit les usages de notre société numérique. »
On ne peut que relever la dernière tirade de Ray Kurzweil, informaticien américain, lorsqu’il soulignait récemment ces nouveaux usages en disant qu’« un enfant en Afrique a plus de technologie à sa disposition qu’un président en avait il y a 15 ans. » Et, par conséquent, d’accès au savoir également…