Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Il est arrivé à la tête de l'Inde à reculons, mais aura réalisé le troisième plus long mandat de Premier ministre. Manmohan Singh est avant tout un brillant économiste, diplômé de l'université d'Oxford. En 1991, alors ministre des Finances, il est l'architecte de la grande libéralisation qui autorise les investissements étrangers et initie un cycle de 20 ans de forte croissance.
Ce Sikh au turban indigo si reconnaissable, né sur une terre aujourd'hui pakistanaise, n'a jamais été intéressé par la célébrité politique. En 2004, il est poussé vers le siège de Premier ministre par le Parti du Congrès : sa présidente, Sonia Gandhi, ne pouvait pas l'occuper à cause de ses origines italiennes.
La compétence de Manmohan Singh a depuis permis à l'économie indienne de résister à la crise de 2008. Et son image d'intégrité, quasiment inchangée en 10 ans, a fait exception au sein d'un parti entaché par de nombreux scandales de corruption. Mais son incapacité à communiquer a été exploitée avec succès par l'opposition, qui dénonçait ces deux dernières années l'absence du capitaine à la barre de l'Inde.
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