Avec notre correspondant à New-Delhi, Antoine Guinard
« Dans quelques mois, je passerai le flambeau à un nouveau Premier ministre », c'est ce qu'a déclaré Manmohan Singh en ouverture de conférence de presse. Sans nommer explicitement son successeur, en cas de victoire électorale en mai prochain. Manmohan Singh a affirmé que Rahul Gandhi, avait, « d'excellentes compétences » en la matière. Ce dernier, fils de la présidente du Congrès Sonia Gandhi et héritier de la dynastie Nehru-Gandhi, est pressenti depuis longtemps comme le prochain candidat du parti aux élections.
L'annonce de Manmohan Singh, qui dirige l'Inde depuis dix ans et est aujourd'hui âgé de 81 ans, n'a donc surpris personne en Inde. Le Premier ministre n'a également pas hésité à s'en prendre à Narendra Modi, le candidat du principal parti d'opposition nationaliste hindou, affirmant que son élection serait « catastrophique pour le pays ». Narendra Modi est soupçonné d'avoir laissé faire, voire organisé, les pogroms anti-musulmans qui ont fait plus de 1000 morts en 2002 dans sa région du Gujarat.
Economiste de formation, Manmohan Singh est considéré comme le principal architecte de la libéralisation économique du pays. Ces dernières années, son image de technocrate honnête a toutefois été mis à mal par une série d'affaires de corruption au sein de son parti doublé d'un ralentissement de la croissance du pays.