Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Ce n’est pour l’heure qu’un « accord de principe », a annoncé un secrétaire d’Etat cambodgien aux Affaires étrangères. Le feu vert n’est pas encore donné, un comité ad hoc créé par Phnom Penh continue d’examiner les détails du contrat. Le responsable assure que tout sera fait « en conformité avec les normes internationales » et parle de geste « humanitaire ».
Les voix sont pourtant nombreuses dans la société civile à questionner le bien-fondé de ce projet, comme l’analyste cambodgien Ou Virak : « Je ne pense pas que le Cambodge soit prêt pour cela. Nous sommes très inquiets, car le gouvernement a, par le passé, échoué à protéger les droits de l’homme, que ce soit les droits de ses citoyens ou ceux des réfugiés. On a tous en mémoire le cas des réfugiés ouïghours, qui ont été renvoyés en Chine, sous la pression de Pékin. »
Quid de l'intégration des réfugiés?
Mais ce qui met l'analyste encore plus en colère dans cette affaire, c’est l’attitude de Canberra. « En se déchargeant de ses responsabilités sur le Cambodge, l’Australie, un pays riche, manque à ses devoirs, fait-t-il remarquer. Et nous pouvons lui en faire le reproche. Elle ne peut pas se soustraire ainsi à ses obligations. »
Les candidats accueillis sur le sol cambodgien seront-ils cantonnés dans des camps ou laissés en liberté dans le pays ? Quelle sera la durée de leur séjour ? Le montant de la transaction est-il important ? De nombreuses questions restent en suspens.
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