Malgré les risques d'attaques, les électeurs se sont massés devant les bureaux de vote, éloignant le spectre d'une abstention massive. Mais une autre menace pèse sur cette élection afghane, celle de la fraude électorale. Zalmai Rassoul, Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani, considérés comme les candidats ayant le plus de chances de l'emporter, se sont tous les trois exprimés après le vote de samedi. Tous ont signalé des « problèmes », des « irrégularités » voir des « fraudes graves », sans être plus précis sur le type de tricherie ni sur la localisation des manipulations présumées.
De son côté, la Commission électorale des plaintes affirme ce dimanche avoir reçu plus de 1 200 réclamations, portant sur des bourrages d'urnes, des pénuries de bulletins dans certains bureaux de vote, mais aussi des employés maltraités ou des électeurs influencés.
La collecte des bulletins et le dépouillement des votes sont d'autres opérations délicates susceptibles de faire l'objet de fraudes. Les urnes commencent à arriver à Kaboul où elles seront vérifiés. Un transport délicat qui se fait notamment à dos de mules. Comme on pouvait le redouter, certains convois ont été pris pour cible. Dans la province de Kunduz, dans le nord du pays, deux employés de la commission électorale ainsi qu'un policier ont été tués par une mine au passage de leur voiture. Tous les bulletins sont détruits, mais ils avaient été comptés auparavant, confirme un responsable afghan.
C'est donc un parcours électoral à risque qui continue pour l'Afghanistan, où les résultats préliminaires du premier tour doivent être annoncés le 24 avril et où le probable second tour de la présidentielle est prévu le 28 mai.