Colère des Philippines face à l'incursion répétée de bateaux chinois

Les Philippines ont déposé une plainte officielle contre la Chine auprès du Tribunal arbitral des Nations unies, face à l'incursion de plus en plus importante de navires chinois. Car l'enjeu de ces disputes est multiple : la zone, très poissonneuse, regorgerait de gaz et de pétrole. Elle est revendiquée par Manille, mais aussi par d'autres pays de la région. Une plainte déposée au lendemain d'un nouvel incident avec des navires chinois dans cette zone.

Manille n'a pas voulu écouter les avertissements de Pékin qui menaçait son voisin de mesures de rétorsions s'il déposait plainte.

L'archipel des îles Spratly, à l'ouest des Philippines, est occupé par plusieurs pays : le Vietnam, la Chine, les Philippines, Taïwan, la Malaisie et Brunei. Selon Manille, la Chine devient de plus en plus menaçante, resserrant son étau en multipliant les navires de surveillance et les bateaux de pêche.

Samedi, un navire de ravitaillement philippin a voulu forcer un barrage de bateaux chinois, à Second Thomas Shoal. Un navire de guerre philippin s'est échoué en 1999 sur ce récif et les autorités militaires de l'archipel ont fait une base permanente de cette épave rouillée et trouée, où vivent une dizaine de soldats. Le 9 mars, les navires de surveillance chinois ont bloqué un bateau plein de provisions et empêché le ravitaillement et la relève de l'équipage, forçant la marine philippine à larguer des sacs par les airs.

Le Tribunal international du droit de la mer basé à Hambourg devrait prochainement conseiller chacune des parties sur cette plainte. La Chine a déclaré qu'elle resterait inébranlable sur sa souveraineté nationale. Pékin s'était aussi emparé par surprise en 2012 du récif Scarborough situé plus au nord, qu'elle continue à occuper.

Le président philippin Benigno Aquino a comparé les revendications de la Chine sur ces récifs à l'annexion des Sudètes par Hitler en 1938. Certains, dont les Américains, redoutent une escalade.

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